Descriptif
SEMINAIRE PROVISOIREMENT FERME POUR L'ANNEE 2019/2020
Présentation générale
On a coutume de dire de nos sociétés qu'elles sont "sécularisées", c'est-à-dire que la religion s'est retirée de l'espace public et que les croyances appartiennent désormais à la sphère intime. Comment expliquer, alors, la résurgence actuelle des radicalités religieuses aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis ? Sommes-nous véritablement "sortis" du religieux ou celui-ci continue-t-il secrètement à influencer nos représentations politiques, morales, voire économiques et scientifiques ?
La sociologie a développé toute une série d'outils permettant de répondre à ces questions. Sur des exemples précis et variés, ce séminaire montrera en quoi la religion demeure aujourd'hui une dimension de la réalité sociale qui contribue à définir notre rapport au monde en influant sur nos comportements individuels et collectifs. On étudiera l'importance des dynamiques religieuses pour mieux comprendre l'expérience moderne de la liberté, la définition de la vérité, la conception du travail et les tensions géopolitiques actuelles.
Méthode
L'objectif du séminaire est de fournir aux étudiants des moyens de saisir les phénomènes religieux en tant que faits sociaux. Chaque séance sera l'occasion d'aborder un moment ou un aspect particulier de la relation entre religion et modernité et de présenter les auteurs et les concepts importants pour y réfléchir.
Les étudiants seront évalués à partir d'un exposé oral présenté par groupe de deux ou trois et d'un commentaire d’œuvre littéraire ou cinématographique à rendre à la fin du semestre.
Plan du cours
Les quatre premières séances abordent la formulation du récit de la sécularisation en tant que récit moderne. Elles proposent de détailler les rapports entre la religion (principalement chrétienne) et la vision occidentale de la politique, de la science ou encore de l'économie. Ainsi, nous présentons les outils classiques de la sociologie des religions (Émile Durkheim, Max Weber) mais pour discuter du lien entre capitalisme et religion ou encore des tensions entre définitions religieuses et scientifiques de la nature.
Les quatre séances suivantes s'attachent à expliciter les enjeux plus contemporains de l'étude de la religion. Il s'agit par exemple d'étudier la réalité du recul de la religion hors de l'Europe occidentale ; de constater l'influence politique variée qu'exercent les institutions religieuses ; d'analyser les dynamiques contemporaines de la croyance, entre individualisation et radicalisation. On aborde là encore le rapport entre économie et religion, en introduisant des développements à propos de l'économie islamique et de l'économie bouddhiste. On creuse toujours le lien entre religion et connaissance en observant par exemple l'importance actuelle des débats éthiques.
I. La religion, source sécularisée de la modernité
1. Présentation de la méthodologie / histoire et définition de la religion
2. Les racines religieuses de la modernité occidentale
3. Religion, nature et société : le récit de la sécularisation
4. Religion et économie 1 : le christianisme source du capitalisme
II. Dynamiques et enjeux contemporains, l'amendement de la sécularisation
5. Religion et économie 2 : les religions contre le capitalisme ?
6. Le rôle éthique et politique des institutions religieuses
7. Phénomènes contemporains : individualisation et radicalisme
8. La sécularisation comme phénomène occidental ? Le cas de la religion en Chine
Bibliographie indicative
- Beckford, James A., Religion and advanced industrial society, Londres, Unwin Hyman, 1989, 189 p.
- Durkheim, Émile, Les formes élémentaires de la vie religieuse, Paris, CNRS Éd., 2007, 639 p.
- Gauchet, Marcel, Le désenchantement du monde : une histoire politique de la religion, Gallimard, Paris, 2005(1985), 462 p.
- Hervieu-Léger, Danièle et Jean-Paul Willaime, Sociologie et religion : approches classiques, Paris, PUF, 2011, 290 p.
- Taylor, Charles, L'âge séculier, Paris, Seuil, 2011(2007), 1342 p.
- Weber, Max, L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Paris, Flammarion, 2009, 188 p.
Langue du cours : Français
Credits ECTS : 2
Diplôme(s) concerné(s)
Parcours de rattachement
Format des notes
Numérique sur 20Littérale/grade réduitPour les étudiants du diplôme Diplôme d'ingénieur de l'Ecole polytechnique
Le rattrapage est autorisé- Crédits ECTS acquis : 2 ECTS
Le coefficient de l'UE est : 1.5
La note obtenue est classante.