Descriptif
Les changements globaux accroissent la probabilité et l'intensité des événements extrêmes, tandis que le développement économique des espaces les plus exposés accroît les risques de catastrophes, en particulier dans les grandes villes et les métropoles. Mais les efforts pour lutter contre les dégradations de l'environnement, le dérèglement climatique et les risques n’ont pas les mêmes effets sur tous les territoires, toutes les activités ou tous les groupes sociaux.
Ce séminaire envisage les questions urbaines non pas comme des questions techniques appelant des recettes de management mais comme des questions éminemment sociales, territoriales et politiques, appelant à penser le changement au-delà de l'innovation technologique. La métropolisation désigne le processus de concentration de populations, d'activités, de valeur, mais aussi d’externalités négatives dans des grandes villes. Les métropoles sont des ensembles urbains de grande importance qui exercent des fonctions de commandement, d’organisation politique, économique, de l’innovation, et d’impulsion sur une région plus ou moins vaste selon les échelles, jusqu’à l'espace mondial. Mais la métropolisation amplifie aussi l’étalement urbain, les mobilités, pollutions, engorgements, nuisances, et creuse les inégalités sociales et les vulnérabilités. La métropolisation participe d’une mise en compétition globale entre les espaces urbains afin de se faire une place sur la scène internationale, ce qui passe aussi par un city marketing de promotion de l’innovation, du cadre de vie, des transitions écologiques ou de l’adaptation au changement climatique.
La compétition pour l’attractivité des métropoles conduit à des injonctions à la transition environnementale, à la résilience, la durabilité ou l’adaptation, qui sont aussi à l'origine de contradictions, de résistances voire de conflits. Les tensions portent sur les modalités du choix des territoires et des projets, l’accès à la prise de décision, sur la monétarisation de la nature, la répartition des ressources, des aménités, des externalités négatives et des risques entre les territoires et les groupes, ou l’affrontement entre logiques de préservation, d’adaptation ou de transformation.
Ce séminaire porte une attention particulière à l’envers du décors, au possible fossé entre les discours affichés et les processus sociaux et territoriaux face aux risques et aux extrêmes climatiques. Les territoires qui cumulent les risques et expositions ont tendance à concentrer plus de populations et d’activités vulnérables par un tri socio-économique : les plus favorisés partant en premier, et laissent alors les autres dans une spirale descendante. Alors que les problèmes environnementaux sont traités de façon sectorielle (risques, climat, pollutions, nuisances, perte de biodiversité, etc.) ou sous des angles plus techniques que politiques et sociaux, les interdépendances propres aux métropoles et aux changements globaux nécessitent une mise à jour des outils réglementaires et cartographiques pour éviter que les solutions sectorielles se traduisent non pas par une réduction mais par un glissements des risques et des externalités négatives vers d’autres territoires et d’autres groupes. Le foisonnement d'indicateurs autour de la résilience, la vulnérabilité, l'adaptation, les transitions, etc., la multiplication des outils de modélisation alimentent la superposition de discours contradictoires. Chaque prise de décision semble inventer le thermomètre venant lui servir de légitimation. Il s’agit d’explorer les tensions et contradictions entre enjeux sociaux, environnementaux, métropolitains, comme lorsque les zonages et modes de gestion des risques rendent captives les populations les plus vulnérables, ou lorsque certaines politiques environnementales deviennent inadaptées, certaines solutions peuvent se révéler contre-productives et certains efforts d’adaptation apparaissent inéquitables.
MODALITES ACQUISITION :
Notation des projets et exposés présentés lors des dernières séances.
effectifs minimal / maximal:
1/30Diplôme(s) concerné(s)
Parcours de rattachement
Format des notes
Numérique sur 20Littérale/grade réduitPour les étudiants du diplôme Titre d’Ingénieur diplômé de l’École polytechnique
Le rattrapage est autoriséLe coefficient de l'UE est : 1.5
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La note obtenue est classante.