Descriptif
Chez soi ou en ville, nous sommes des êtres d’espace : le monde bâti façonne nos vies, accompagne nos usages et marque nos esprits. L’architecture demeure pourtant un savoir isolé. Un savoir isolé, certes, mais pourtant fondamental, car c’est par l’architecture que le monde est habitable, que la nature devient paysage et que la nécessité pratique des murs se transforme en générosité spatiale. C’est par l’architecture également que l’homme habite non seulement l’espace, mais aussi le temps : celui du quotidien, celui du siècle et celui de l’écosystème.
« Art complet » selon le mot de Valéry, l’architecture a le privilège de réconcilier l’art et l’utile. Ce cours propose donc de mettre en lumière les enjeux esthétiques, politiques, techniques et écologiques de l’architecture à travers une sélection de projets ou de bâtiments exemplaires. Comment l’architecture a-t-elle contribué à l’ordre du monde depuis l’Antiquité ? Comment le projet architectural ou urbain a-t-il provoqué ou accompagné les grandes mutations sociales ?
Art de la représentation par excellence, l’architecture a de tout temps été l’expression d’un pouvoir en place : autrefois celui de la religion ou des princes, hier celui de l’administration et de l’industrie, aujourd’hui celui du marché. Parallèlement, l’architecture s’est constituée comme un savoir propre, en s’adossant aux programmes du culte, des palais, de l’équipement ou de l’habitat, pour faire exister des bâtiments dont le sens dépasse la fonction. Au siècle dernier, les pères de l’architecture moderne ont su transformer l’invention technique en progrès social. Au XXIe siècle, plusieurs défis attendent le projet architectural et urbain : réduire les inégalités spatiales, reconvertir les friches industrielles, revaloriser l’espace public et contribuer à la transition énergétique.
A ces défis s’ajoutent les paradoxes fondamentaux que le projet architectural est appelé à surmonter : comment répondre aux impératifs d’une commande spécifique, mais à travers une forme qui est appelée à durer ? Comment assumer les contraintes d’un contexte et porter à la fois une pensée universelle ? Comment concilier le temps de la commande, celui de nos civilisations et celui – qui nous dépasse – de la planète ? Par quels moyens l’art du plan ménage-t-il l’ « espace de soi » tout en organisant le « vivre ensemble » ?
Dans les faits, le projet architectural et urbain se raréfie face à deux réalités symétriques : d’une part, la prolifération de modèles pauvres promus par les entreprises – du pavillon de catalogue à l’immeuble insignifiant – qui dévore les campagnes et banalise nos rues, de l’autre, des gestes arbitraires déconnectés de l’usage, dont l’effet dure le temps d’une chronique. Ces deux constats ne sont pas des fatalités : il est possible d’inventer, à travers le projet architectural et urbain, des lieux à la fois singuliers, accueillants et durables au sens plénier du terme.
Nous étudierons le monde bâti à travers des notions fondamentales que l’architecture partage avec les autres arts et les humanités (peinture, cinéma, philosophie, histoire) telles que l’intimité, le regard, le mouvement, la technique, le beau, la tradition. Certaines sont aujourd’hui appelées à être redéfinies : la notion d’ « espace » est désormais élargie aux réseaux sociaux, et celle de « temps » est reconsidérée à l’aune des enjeux écologiques.
En architecture, pour comprendre, il faut apprendre à regarder. Par conséquent les textes sont loin d’être suffisants. C’est pourquoi ce cours s’appuie sur un corpus de lieux et de bâtiments avec lesquels les idées font corps. Loin de l’austérité d’un cours exclusivement adossé à des textes, chacune des séances thématiques s’appuie sur une iconographie abondante et variée (photographies et plans), qui s’étend de l’Antiquité à nos jours.
Un polycopié complet et illustré – comme un livre – est remis aux étudiants en mars.
PLAN DU COURS
I. Introduction I
II. Introduction II
III. La formation des villes
IV. Le Pari(s) d’Haussmann
V. L’invention du plan moderne
VI. Architecture et nature : un nouveau contrat
VII. Le projet urbain aujourd'hui (comment se dessinent nos quartiers)
VIII. La ville verticale
Modalités d'évaluation : Une dissertation écrite en langue française de 4 heures sanctionne le cours magistral. Elle permet de vérifier aussi bien les qualités d'expression (clarté, style, pertinence) que la solidité de l'argumentation (arguments d'autorité, opinions personnelles).
Seules sont autorisées, lors des épreuves, les notes personnelles manuscrites, ainsi que les dictionnaires de langues en version papier, à l’exclusion de tous autres documents imprimés ou polycopiés, ainsi que des dictionnaires et traducteurs électroniques.
Langue du cours : Français
Credits ECTS : 2
Diplôme(s) concerné(s)
Parcours de rattachement
Format des notes
Numérique sur 20Littérale/grade réduitPour les étudiants du diplôme Diplôme d'ingénieur de l'Ecole polytechnique
Le rattrapage est autorisé (Note de rattrapage conservée)- Crédits ECTS acquis : 2 ECTS
Le coefficient de l'UE est : 7
La note obtenue rentre dans le calcul de votre GPA.
La note obtenue est classante.
Pour les étudiants du diplôme Echanges PEI
Le rattrapage est autorisé (Note de rattrapage conservée)- Crédits ECTS acquis : 2 ECTS
Le coefficient de l'UE est : 7
La note obtenue rentre dans le calcul de votre GPA.
La note obtenue est classante.